Après Mestdagh et Delhaize à qui le tour ?
Ce vendredi 7 avril les rues de Liège seront le théâtre d’une manifestation contre la précarisation des conditions de travail dans le commerce. Un rendez-vous est fixé dès 11h place Saint-Lambert pour se rendre à la Médiacité.
« Ce que fait Delhaize, malgré les plantureux bénéfices de sa maison mère, est tout simplement une honte » s’indigne Patrick Masson, Premier Secrétaire du SETCa-FGTB, « le plan actuellement sur la table est imposé, en dépit de toute concertation sociale. Celle-ci n’est pas destinée à négocier le poids des chaînes mais à se concerter quand une entreprise est en difficulté. Ce que nous avons toujours fait comme syndicat responsable. Ici, nous ne sommes pas dans ce scénario mais nous avons affaire à une multinationale qui veut juste contourner ses obligations sociales et qui, comme fer de lance de sa fédération patronale COMEOS, a décidé de passer en force ». Pour le SETCa-FGTB, c’est la goutte qui fait déborder le vase. D’autant que cette manoeuvre ne bénéficiera même pas au client. « J’invite tout le monde à comparer son ticket de caisse à panier égal après avoir fait ses courses dans un Delhaize intégré et dans un Delhaize franchisé. La clientèle paie plus cher alors que les conditions de travail et de salaire sont moins bonnes. Il ne faut pas chercher où est l’erreur. Juste constater à qui profite cette différence. Voulons-nous vraiment payer plus pour que les personnes qui nous servent gagnent moins ? » s’interroge Patrick Masson.
L’action de ce vendredi va au-delà des cas médiatisés et actuellement en conflit de Mestdagh et Delhaize. La sortie médiatique du groupe Colruyt, appartenant à une famille faisant partie des plus grosses fortunes de Belgique, la semaine dernière est très claire. Si le gouvernement ne réagit pas sur la concurrence déloyale qui s’accentue, le groupe réfléchira aussi à sa politique sociale et salariale.
« Cela fait des années que nous luttons pieds à pieds contre la précarisation croissante dans le secteur, précarisation facilitée par les différences de conditions de travail et de salaires selon les commissions paritaires » réagi Nectaria Saroglou, Secrétaire Permanente. « Dégrader les conditions sociales fait des émules. Si on autorise Delhaize, malgré ses bénéfices, à contourner ses obligations sociales, c’est tout le secteur qui va continuer à s’enfoncer dans une spirale négative pour les travailleuses et travailleurs. Et de facto pour les client·es »
Pour le SETCa, c’est donc bien le modèle de société dans lequel nous évoluerons demain qui est en jeu aujourd’hui.
Au-delà des travailleuses et travailleurs de Mestdagh et Delhaize, c’est l’ensemble du monde du travail qui est attaqué par l’offensive patronale ! Soyons en nombre ce vendredi dans les rues de Liège