SOLIDARITE QUAND TU NOUS TIENS !
Au début de la pandémie, en mars 2020, le patron de la FEB fut l’un des premiers à se lancer dans la mêlée en nous parlant de SOLIDARITE !!! Terme étonnant venant de sa part mais finalement ce fut presque tous en chœur que nous avons repris la chanson. Tout le monde s’est retroussé les manches pour Faire Front et affronter cette crise d’un nouveau genre. Je ne vais pas revenir sur les tenant et aboutissant de celle-ci, ni sur les tops et surtout les flops mais plutôt sur ce qui nous attend dans les semaines et les mois à venir.
Aujourd’hui, au moment propice pour transformer l’essai, cette même FEB et sa clique font barrage à tout ce qui pourrait amener à plus de SOLIDARITE : la négociation de l’accord interprofessionnel avec l’augmentation du salaire minimum, les fins de carrière, la RCC, les mesures visant à plus d’égalité entre les H et les F et pour notre salaire.
Notre mémorandum « post corona » se voulait un texte fondateur pour une réelle transformation de la société. Le monde d’avant s’est soldé par un cuisant échec. Le monde d’après se voulait radicalement différent et remettre l’Humain et la planète au cœur de toutes nos préoccupations.
Notre combat interprofessionnel post corona pour un réel découplage de la négociation de l’enveloppe de liaison des allocations sociales au bien être par rapport à l’AIP a débouché la semaine dernière sur une première victoire. Une victoire qui est d’appliquer la loi…
Les négociations pour l’AIP – seul réel accord de solidarité – devait entrer dans sa phase concrète mais avec un tel carcan imposé que nous sommes en droit de nous demander s’il s’agira réellement de libres négociations. Nous avons plus le sentiment que ce sera : les riches toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres. Et la solidarité à la mode FEB : privatiser les bénéfices et collectiviser les pertes.
Pour le 1er mai, les interlocuteurs sociaux auraient dû se mettre d’accord sur la marge salariale. 0,4 % impératif pour tous et pouvoir aller au-delà pour les entreprises ayant performé (on parle de 30% de chiffre d’affaires en + !) !!! De qui se moque-t-on ? SOLIDARITE nous disaient-ils au début mais quelle SOLIDARITE ? Celle qui grâce aux travailleurs leur permet de s’octroyer des dividendes à 2 chiffres ! Et ils ont le culot de nous « ristourner » des décimales ! Où est l’indécence ?
Alors, si on ne peut pas discuter de salaire en tant que tel, discutons au moins du reste ? Et là , encore une fois, c’est parler dans le vide, c’est cause toujours….
Et le Gouvernement dans tout ça ? Va-t-il y aller à la hussarde comme il semble vouloir le faire avec la « loi pandémie » au mépris d’un réel débat parlementaire et citoyen ? La Vivaldi continue à jouer sa partition. Il y a de temps en temps l’un ou l’autre soliste qui tente de nous jouer la sérénade. Pierre-Yves Dermagne a joué, avec seulement 7 mois de retard, dans la sonate du « découplage Bien être/Accord Interprofessionnel » mais impossible à dire si cela restera un « single » ou si cela deviendra un LP (longplaying)… Pour le reste, nous n’avons pas le fauteuil de chef d’orchestre et celui-ci ne parvient pas à mettre tous ses musiciens au diapason pour pouvoir nous jouer les 4 saisons avec en prime-time « un été merveilleux pour le monde du travail ». Tout un programme !
Et alors, me direz-vous ? Alors mes Camarades, nous n’avons pas trente-six solutions. Soit, on la joue en mode mineur et on négocie le minimum syndical. Ou pas. Soit, nous haussons clairement le ton – et tout le monde participe de la même manière et au même moment.
La seule chose qui intéresse le patronat outre ses dividendes, c’est la PAIX SOCIALE. Nous devrons faire en sorte qu’il n’en soit plus question.
Bien Fraternellement
Françoise Bernard, Secrétaire Générale SETCa Liège-Huy-Waremme